Récipiendaires de la bourse pour la relève scientifique 2022

Canada, 2022
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Unique en son genre, la bourse pour la relève scientifique offre un financement de transition entre le stage postdoctoral et un poste de chercheur (170 000 $ sur trois ans). Cette opportunité unique pour les chercheurs qui la reçoivent leur permet de propulser leur carrière puisque les fonds reçus les aident à établir progressivement et efficacement leur indépendance dans une université canadienne reconnue. Cette année, la Société de recherche sur le cancer (SRC) a décerné cinq bourses pour la relève scientifique et a été reconnue dans le rapport sur les 15 ans de l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer (ACRC), un regroupement d’organisations qui collaborent pour promouvoir les partenariats entre les bailleurs de fonds de la recherche sur le cancer et l’élaboration de priorités de recherche au Canada :  

« La situation précaire des boursiers de recherches postdoctorales, souvent considérés comme les membres les plus précieux des laboratoires de recherche, a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années et a été exacerbée par la pandémie. Les « bourses pour la relève scientifique  à deux volets de la SRC constituent un mécanisme innovant pour aborder cette question. » 

– Tiré du rapport sur les 15 ans de l’ACRC 


Miranda Hunter, Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSK), New York, États-Unis – associée de recherche 

La bourse ; une opportunité pour Miranda Hunter de poursuive ses études sur la propagation et les métastases du mélanome au Canada 

Miranda Hunter est issue d’une famille de scientifiques, et elle a été personnellement touchée par le cancer lorsque sa mère est malheureusement décédée d’un cancer colorectal en 2008, à l’âge de 47 ans : « Cette expérience m’a conduite vers la recherche sur le cancer et continue de me motiver chaque jour à travailler à l’amélioration des traitements et à une éventuelle guérison. » 

Aujourd’hui, Miranda est l’une des cinq récipiendaires de la bourse pour la relève scientifique du concours 2022 de la SRC, ce qui lui permet de poursuivre son travail de recherche sur le cancer. Après avoir effectué son stage postdoctoral dans le laboratoire du professeur Richard White au Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York (États-Unis), elle souhaite revenir au Canada pour devenir chercheuse indépendante.  

« Je suis vraiment reconnaissante envers le programme de bourses pour la relève scientifique et j’aimerais qu’il y ait plus de programmes comme celui-ci au Canada. Plusieurs de mes pairs et moi-même avons quitté le Canada à la recherche d’opportunités aux États-Unis ou en Europe. Ce genre de programme de financement nous incite à revenir au Canada, ce qui nous permet de retenir les meilleurs talents qui, autrement, iraient ailleurs. » 

Son projet de recherche sera axé sur l’étude du mélanome, le plus mortel des cancers de la peau, et sur la façon dont les cellules tumorales interagissent avec les tissus voisins qu’elles finissent par envahir. Ses recherches se situent à l’interface de la biologie cellulaire, de la bio-informatique et de l’imagerie.  

« Le mélanome est dangereux, car s’il n’est pas détecté à temps, il se propage souvent ou se métastase dans d’autres parties du corps. Comprendre comment le mélanome se développe et se propage à différents organes nous permettra de développer de nouveaux traitements pour améliorer la survie à long terme des patients atteints d’un mélanome. »  


Krysta Coyle, Simon Fraser University, Département de biologie moléculaire et de biochimie, C.-B. – boursière de recherches postdoctorales 

La compréhension d’événements biologiques spécifiques au niveau de l’ARN pourrait être vitale pour trouver de meilleurs traitements contre les lymphomes. 

« Les lymphomes sont un type de cancer qui affecte les cellules du système immunitaire, et seuls 65 % des patients qui en sont atteints peuvent espérer vivre plus de cinq ans. »  

Krysta Coyle, chercheuse à Simon Fraser University, effectue son travail postdoctoral dans le laboratoire de Ryan Morin. Ses recherches combinent les expériences traditionnelles en laboratoire et la biologie informatique, en mettant l’accent sur l’étude des lymphomes. Cette chercheuse veut mieux comprendre la transformation de l’ARN dans la cellule et comment les dysfonctionnements de ces processus peuvent être liés au cancer. La bourse pour la relève scientifique lui permettra d’établir son propre laboratoire, qui se concentrera sur la réalisation de recherches visant à mieux comprendre le rôle d’un groupe de gènes connus sous le nom de « facteurs d’épissage » intervenant dans la maturation de l’ARN.  

« Nos travaux ont permis d’identifier un grand nombre de mutations affectant [les] facteurs d’épissage [et leur corrélation possible avec le cancer]; après avoir acquis une compréhension de la manière dont l’épissage affecte les cellules normales, nous serons en mesure de manipuler ce processus dans les cellules de lymphome et de déterminer comment ces mutations affectent les résultats pour les patients. »  

Grâce à ses études, Krysta Coyle espère identifier de nouvelles façons de traiter les lymphomes et d’améliorer la survie des patients.  

« J’encouragerais fortement d’autres chercheurs en début de carrière à poser leur candidature – cela contribue à diminuer l’incertitude quant à la provenance de cette première subvention indépendante! » 


Mathieu Quesnel-Vallières, Département de génétique et Département de biochimie et de biophysique, University of Pennsylvania (Philadelphie, États-Unis) – chercheur postdoctoral 

La combinaison d’approches informatiques et de travaux pratiques constitue un moyen efficace de lutter contre la leucémie myéloïde aiguë. 

Mathieu Quesnel-Vallières est chercheur postdoctoral à l’institution University of Pennsylvania, dans les laboratoires des professeurs Yoseph Barash et Kristen Lynch. À propos de ses recherches, il déclare : « J’utilise des approches informatiques pour trouver des modèles moléculaires qui existent dans les cellules cancéreuses, mais pas dans les tissus normaux. Ces modèles moléculaires peuvent être ciblés pour tuer spécifiquement les cellules cancéreuses grâce à l’immunothérapie, l’un des types de traitement du cancer parmi les plus récents et les plus avancés. Mes recherches portent actuellement sur une forme agressive de cancer du sang – la leucémie myéloïde aiguë – mais mes travaux s’appliqueront à terme à un large éventail de types de tumeur. » 

Ayant été formé en tant que laborantin et informaticien, Mathieu se trouve dans une situation privilégiée où il peut tirer parti des analyses informatiques pour découvrir des cibles thérapeutiques qu’il valide ensuite en laboratoire. Son travail sur la leucémie myéloïde aiguë (LMA) est essentiel, car la LMA est un cancer du sang agressif dont le taux de survie est faible. Les thérapies actuelles échouent souvent, et très peu d’autres traitements sont disponibles. 

L’obtention d’une bourse pour la relève scientifique de la SRC cette année permettra à ce chercheur de poursuivre ses travaux et d’amorcer sa carrière de chercheur indépendant. 


Morgan Roberts, Vancouver Prostate Centre, University of British Columbia, Département des sciences urologiques, C.-B. – associée de recherche 

La bourse pour la relève scientifique comme tremplin vers l’indépendance pour les chercheurs en début de carrière  

Morgan Roberts est une chercheuse postdoctorale à University of British Columbia dans le laboratoire du professeur Peter Black. Ses recherches portent sur le cancer de la vessie et l’immunothérapie.   

« L’immunothérapie, qui vise à activer les réponses immunitaires anticancéreuses, a donné de bons résultats contre un certain nombre de types de cancer, dont le cancer de la vessie. Cependant, ces thérapies ne fonctionnent pas chez de nombreux patients, car les cellules cancéreuses ont de nombreux moyens de se cacher du système immunitaire pour éviter d’être détruites. »  

Cette chercheuse espère mieux comprendre comment le cancer de la vessie échappe au système immunitaire et utiliser ces informations pour concevoir de meilleurs traitements. Mais les résultats de son étude ne se limitent pas au cancer de la vessie, car ils serviront également de base à l’étude de processus similaires dans d’autres types de cancer. 

Selon elle, le projet postdoctoral qu’elle va maintenant pouvoir mener à bien grâce à la bourse pour la relève scientifique 2022 qu’elle vient de recevoir est fondamental pour progresser vers une carrière de chercheuse indépendante.  

« Grâce à ce travail, je continue à développer mon expertise en immuno-oncologie et je vise à consolider mon rôle de leader dans ce domaine au Vancouver Prostate Centre. [De plus], le fait d’être titulaire d’une bourse pour la relève scientifique prouve aux employeurs potentiels la capacité du chercheur à obtenir des fonds de recherche, ce qui constitue un avantage décisif sur un marché du travail aussi compétitif. »  


Taha Azad, Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa, Ontario – boursier de recherches postdoctorales  

Comprendre les « points de contrôle » du système immunitaire pour aider notre organisme à lutter contre le cancer 

Taha Azad est ravi de pouvoir poursuivre sa carrière de chercheur au Canada, notamment grâce à une bourse pour la relève scientifique récemment attribuée par la SRC. 

« Depuis mon arrivée au Canada en 2014, j’ai découvert la fantastique culture de collaboration des scientifiques canadiens, et je suis heureux de faire partie de la prochaine génération de scientifiques du pays. »  

Ce chercheur a obtenu un poste de professeur adjoint à l’Université de Sherbrooke, en tant que chercheur indépendant, fonction qu’il occupera à compter de juin 2023. Au cours des prochains mois, il complétera sa transition en tant que chercheur postdoctoral à l’Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa (Ontario).  

Son travail sera axé sur l’étude des « points de contrôle immunitaire ». Ces points de contrôle font partie de notre système immunitaire et permettent de régler avec précision notre réponse immunitaire, qui pourrait sinon devenir trop forte et détruire les cellules saines de notre organisme. Les cellules cancéreuses peuvent perturber la fonction des points de contrôle, ce qui permet la croissance des tumeurs. 

« Le traitement par inhibiteurs des points de contrôle immunitaire s’est imposé comme une arme de premier plan dans la lutte contre le cancer. [Cependant], on sait peu de choses sur la biologie et les régulateurs essentiels de ces points de contrôle immunitaire et sur la façon dont ils interagissent avec leur ligand. Ce projet vise à créer de nouveaux biocapteurs pour les principaux points de contrôle immunitaire [afin de mieux comprendre leur mécanisme sous-jacent]. Ces résultats pourraient ouvrir la voie au développement d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire plus sûrs et ciblés en vue d’une application clinique. » 

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